D’autres parlerons d’une belle matinée, le beau temps s’annonçait et tout paraissait calme, les oisillons qui chantent et les abeilles qui bourdonnes, tout ce tas de trucs nian nian qu’on remarque lorsque tout va bien. Alors que moi ce n’est pas vraiment ce que je voyais. Je voyais surtout une journée bien pourris et pleine de poisse s’annoncer. Déjà ce matin, je m’étais levé du mauvais pied. On va dire que la chance n’était pas avec moi, d’abord mon réveil qui n’avait pas sonné, puis dans le self j’avais renversé mon café parce que quelqu’un dans la foule d’élève ne m’avait pas vu. Ensuite en allant passer de l’eau sur mes vêtements, je me suis rendu compte que je l’avais mis à l’envers. La poisse me poursuivait. Maintenant c’était devant la salle de cours, un imbécile m’avait marché dessus pendant que je refaisais mon lacet. Je sais que je suis plutôt petite, mais il y a une limite non ? Le bon dieu lui a donné des yeux c’est pas pour ne pas s’en servir. Ce crétin j’allais le défoncer.  Avant tout je me suis relevée en mettant mes mains sur mes hanches. Mon regard aurait transpercé n’importe quel acier à cet instant, je sentis le pietineur se liquéfier devant moi. J’avais ouvert la bouche et je commençais à déballer insultes et reproches par dizaines, et le coupable ne savait pas quoi répondre, il avait baissé les yeux et attendait juste que je me calme. Puis je sentis soudainement un poids sur mon épaule, une main s’y était posé, puis la personne à qui appartenais cette main rapprocha son visage de mon oreille.

-Tu sais que t'es pas très discrète ? Tu ennuie les autres... ~

Il avait l’air d’un petit malin, il voulait se la jouer ? J’étais prête à le frapper, cette proximité je ne l’aimais pas du tout. Je hais quand les garçons sont aussi proche de moi, ça a également tendance à me faire rougir. Mais avant de pouvoir le frapper, je sentis une main sur mes cotes, puis une petite chatouille. Je ne pu m’empêcher un petit rire. Puis reprenant mes esprit je m’écartai du garçon et ferma ma bouche, comme pour éviter qu’un autre rire qui me ferait perdre toute crédibilité ne revienne. Je le fixais avec de grands yeux ronds. C’était qui celui là ? Il se permet de chatouiller les gens comme ça ?

-C'est pas bien d'agresser les gens, tu sais ! Ha ha ! ~

J’hésitais à répliquer, mais le professeur était arrivé et nous devions rentrer. Je tournai les talons, j’étais crispée et je mis mes mains bien le long du corps de peur que cette anguille recommence. Je ne pouvais pas lui répondre pour l’instant à cause de la présence du prof, il avait de la chance.

L’heure de cours qui vient de passer est d’habitude l’une des plus barbantes, mais est cette fois-ci passée assez vite. Un peu trop vite même, car une fois sorti de cours, je commençais tout juste à calmer ma rage face aux merdes multiples qui me sont arrivées ce matin que j’entendis le gars de tout à l’heure appeler quelqu’un dans les couloir. Il ne fallait pas être Einstein pour deviner que c’était moi qu’il appelait. Alors que je le sentais arriver j’inspirais un grand coup, j’allais craquer. Mon poing va partir tout seul. Le voilà qui se trouvait à coté de moi, il passa sa main devant ma tête. Je jetai un coup d’œil vers lui avant qu’il ne devienne ma victime. Il avait un mignon petit sourire accroché à ses lèvres. Ce garçon m’avait l’air d’un parfait imbécile, un imbécile très mignon, mais imbécile.

-Pas trop dur les cours sans moi ?

Je regarde à nouveau ça main, fais une grimace et l’enlève d’un coup avec le dos de ma main. Manquerais plus que j’ai un pot de col aux cheveux rouges dans les pattes. Bizarrement j’ai ralenti l’allure, attendant qu’il me balance des piques sans doute. J’avais besoin de quelque chose pour me défouler ce matin, tant pis pour lui, il était celui sur lequel je gueulerais.

-C’est pas comme si j’avais jamais eu cours avec toi. Et t’es qui d’abord ? Un clown ? Lâche moi les basques ou je te jure le poing va partir.

C’était violent comme premier échange sans doute. Tant pis pour lui ! En plus, un mec ne s’approche as aussi près de moi sans en payer le prix fort. Si il continue je vais le castrer il va comprendre sa douleur, même si les pions sont là, je n’en aurais rien à battre. J’attendais une réponse du gars, espérant qu’il ne soit pas une victime qui ira s’enterrer comme une autruche, parce que j’ai envie de me battre et j’espère qu’il me donnera une raison pour.

L’imbécile posa ses mains sur ses hanches. Il avait rapproché sa tête et pour moi il était déjà bien proche. Mes joues chauffaient, de colère ou de gêne ? Va savoir. J’avais besoin d’un exutoire, il était parfait.  Je fis élégamment craquer mes poings et je dirigeai ce dernier vers le garçon pour le frapper. Il avait commencé à énoncé des animaux pour tenter de deviner mon totem. Tous étaient peu flatteurs, à croire qu’il voulait que je m’énerve encore et toujours plus. Je continuais d’assener des coups de poings qui n’atteignaient jamais leurs cible, la rage m’envahissait, j’étais rouge. De colère ou du fait qu’un garçon était aussi proche de moi ? Va savoir. Ce que je sais c’est que j’avais chaud aux pommettes. J’avais arrêté de frapper quand il dit « Rhinocéros » avec un air de découverte extraordinaire, ce débile c’était encore plus approché de mon visage. Je rougissais de plus belle, jusqu’à atteindre la couleur de mon antenne.

-REFLECHIS AUX RAPPORTS DE TAILLE IMBECILE !

Toute la colère accumulé durant la matinée ce trouvait dans cette phrase. Ajoutant à ça la frustration de ne pas pouvoir atteindre ma cible, et la digestion des insultes en proposant des animaux tous aussi crétins les uns que les autres. Lui qui était si proche de ton visage, tu en profitas pour asséner un autre coup de poing, tu espérais franchement que ce dernier atteigne sa cible.

Mon poing l’avait presque touché. Il l’avait Presque touché. Mais presque, ce n’est pas assez. J’avais arrêté de tenter de le frapper, pour trouver une faille. Oui, ça m’arrive de mettre mon cerveau en marche. Une idée m’était venue, faire une chose que je ne fais que très rarement. J’y réfléchissais et lui, il avait réussi à calmer son fou rire. Mais cet imbécile n’avait rien trouvé de mieux pour m’énerver encore plus, que de toucher mon antenne. Les élèves qui étaient dans le couloir étaient pour la plupart de ma classe, et savaient ce qu’il en coutait de toucher mon antenne. Ma belle antenne rouge n’a été souillé que très peu de fois par des mains d’homme. L’espèce d’anguille aux cheveux rouge avait deviné ce qu’était cette mèche rouge. Mon regard aurait transpercé n’importe quel mur, je le regardais droit dans les yeux. J’étais sans doute la seule de nous deux à lancer des éclairs du regard.

-Bien joué Einstein. Et maintenant dis moi ce qui est petit, fort et qui a des antennes rouges ?

Dans ma voix, on entendait clairement le sarcasme. Je n’en pouvais plus, alors ma fabuleuse idée, j’allais la mettre à exécution. Je soulevai ma jupe noire, on pouvait voir ma culotte que j’enlevai rapidement. Puis au-delà de toutes attentes de la part du garçon je suppose, je lui expulsai un liquide qui s’éparpilla comme un spray sur ses pieds. Présenté comme cela on pourrait croire que je lui pisse juste dessus, et pourtant ce n’est pas vraiment le cas. Ce que j’ai expulsé c’est seulement un acide relativement puissant à échelle humaine qui a pour effet de brûler ce qui le touche. Voilà la puissance d’une fourmi. Il aura des chaussures et un pantalon en moins dans sa garde robe, je n’en ai pas envoyé assez pour le brûler lui. Je ne veux pas avoir plus d’ennuis que ça, déjà que cet acte m’assure un allé simple pour le sous sol, où il est habituellement interdit d’aller, mais les élèves qui enfreignent les règles a un certains degrés ont un pass spécial pour y rester une journée entière.